Quels enjeux pour l’industrie en 2023 ?

Le 20 janvier 2023

Compétitivité produit/process, rentabilité et compétences : les enjeux 2023 de l’industrie vus par Olivier Durteste

 

Alors que le secteur industriel traverse une période très particulière entre doutes face à toutes les incertitudes actuelles et espoirs d’une transition réussie grâce aux innovations et à la volonté politique, DiagRAMS est allé à la rencontre d’Olivier Durteste, Directeur Général de UIMM Udimetal. Retour sur 2022 et zoom sur les perspectives 2023.

 

L’année 2022 aura été marquée par une hausse significative du coût de l’énergie. Comment l’industrie y fait face ?

photo Olivier Durteste
Olivier Durteste - Directeur Général de UIMM Udimetal

Olivier Durteste - Nous avons constaté en effet une hausse de 3,2 % du coût de l’énergie, qui va se poursuivre en 2023. Plusieurs solutions existent pour y faire face, comme la modification de son organisation interne par l’aménagement des temps de travail ou l’augmentation de sa production pour s’assurer une marge nécessaire. Je pense surtout que la question des investissements est primordiale pour réduire sur le long terme sa consommation énergétique, mais aussi sur l’efficacité de son outil de production et les compétences humaines pour être en capacité de les maîtriser. Tout cela va avoir un impact sur les modèles économiques des entreprises qui vont devoir rebalayer leur stratégie.

 

Justement, en termes de stratégie, quelles sont les orientations pour 2023 ?

O. D. - Les entreprises industrielles naviguent en eaux troubles avec des vents qui changent en permanence. C’est en ça que des offres comme DiagRAMS sont particulièrement pertinentes car elles permettent d’avoir la maîtrise de son outil de production et de disposer de toutes les informations nécessaires à la prise de décisions factuelles pour intervenir au bon moment. En maintenance industrielle, les lignes de dépenses sont en train de se transformer sur l’amélioration de la productivité plutôt que sur les réparations de panne, avec des taux d’utilisation des équipements qui approchent bien souvent les 98 %. Du côté des entrepreneurs, nous vivons actuellement un certain nombre de passage de main dans lequel on retrouve désormais plus de profils ingénieurs ou commerciaux à la tête des entreprises, on ressent une évolution mettant en avant un besoin de compétences autour d’un projet d’entreprise, avec valeurs et sens à la clé.

 

En quoi la technologie et l’innovation peuvent être des moteurs de cette évolution pour les années à venir ?

O.D. - Analyser les capteurs sur ses machines permet de mieux la comprendre, la maîtriser, donc en augmenter l’efficacité et la durabilité. C’est un point essentiel pour développer la compétitivité face notamment aux industriels indiens ou chinois qui n’ont pas les mêmes contraintes salariales ou d’impôts de production. Cela permet d’être en capacité de produire plus, mieux et moins cher avec une qualité correspondant aux besoins du client. Les entreprises ont vraiment compris que l’investissement sur les nouvelles technologies va leur permettre d’accroître leur compétitivité. Ce n’est plus un sujet, d’autant que la robotique est désormais présente dans beaucoup de PME et que l’intelligence artificielle commence à être déployée.

 

Est-ce que l’innovation peut aussi permettre d’améliorer l’attractivité du secteur ?

O.D. - En effet, malgré des salaires légèrement supérieurs à d’autres branches et des possibilités d’évolution professionnelle intéressantes, le secteur peine à attirer les jeunes et les moins jeunes du fait de son image encore passéiste. C’est pour cette raison que nous intensifions nos efforts pour changer cette image, avec par exemple une usine 4.0 mobile inaugurée en mars 2022 qui a permis d’aller à la rencontre de 15000 personnes mais aussi des visites d’usines et un partenariat avec la Région et le rectorat. Nos efforts sont récompensés puisque l’on constate une hausse de 25 % du nombre d’apprentis dans le secteur.

 

Quels sont les autres défis à relever pour le secteur ?

O.D. - Une problématique majeure concerne le recrutement de compétences, avec des bases historiques comme la mécanique, l’électronique mais désormais avec une composante digitale due à l’essor de la robotique et de l’intelligence artificielle dans le cadre de l’industrie du futur. Le profil de maintenancier est particulièrement recherché, il comprend une partie opérative et une partie commande. Je pense aussi qu’il y a un potentiel fort sur notre territoire qui n’est pas encore assez exploité : le lien entre les mondes de la recherche, de la formation et des entreprises. L’histoire de DiagRAMS en est pourtant un bon exemple et permet de faire évoluer significativement le monde industriel, d’en développer l’innovation.

À propos de l'UIMM Udimetal

Le syndicat professionnel de la métallurgie dans les Hauts-de-France fédère de nombreuses filières, des industries de la mécanique à celle de l’automobile, de l’aéronautique en passant par la sidérurgie ou les industries de composants et équipements électriques ou électroniques. Il regroupe 400 adhérents et environ 28000 salariés pour défendre et accompagner le développement du secteur, notamment en termes de droits du travail et droit social.

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